CRÉATION
Mami Wata est une déesse des eaux, figure des bas-fonds de la nuit, du pouvoir et de la sexualité. Sirène échouée, elle est face aux gens qui sont venus la voir. La base de son menton, son cou, ses bras, le dessus de ses mains et tout son buste sont peints en noir. Ses sourcils aussi sont légèrement noircis. Elle porte un short en jean élimé et un t-shirt blanc large un peu court qui dévoile son ventre parfois. Ses jambes et ses pieds sont nus.
Elle saute.
Le saut qui la traverse est un saut vertical, régulier. La musique est forte, un rythme qui se répète.
Sa bouche articule des mots dont le son ne sort que par bribes, cri souterrain qui parfois remonte à la surface.
Elle déclame.
Ses cheveux se détachent progressivement et accompagnent le mouvement du saut tels les serpents d’une gorgone.
BETTY TCHOMANGA
Betty Tchomanga entre au Conservatoire de Bordeaux (CNR) en 2004 et intègre en 2007 la formation d’artiste chorégraphique du Centre National de danse contemporaine d’Angers (CNDC) sous la direction d’Emmanuelle Huynh. En parallèle, elle poursuit des études littéraires à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle jusqu’en 2014 où elle obtient un master en lettres modernes. Elle débute sa carrière d’interprète en 2009 auprès d’Emmanuelle Huynh (Cribles, Augures) et Alain Buffard (Tout va bien) et par la suite, pour des chorégraphes aux esthétiques diverses : Raphaëlle Delaunay (Bitter Sugar), Fanny de Chaillé (Passage à l’acte), Gaël Sesboüé (Grammes), Éléonore Didier (Moi, mes copines, à l’instant où ça s’arrête), Anne Collod (Le parlement des Invisibles), Herman Diephuis (Clan ; Mix), Nina Santès (Hymen Hymne). Toutefois, son parcours d’interprète sera principalement marqué par la rencontre et collaboration avec Marlene Monteiro Freitas qui commence en 2014 et se poursuit aujourd’hui (D’ivoire et chair, les statues souffrent aussi ; Bacchantes, prélude pour une purge). Par ailleurs, elle n’a jamais dissocié sa pratique d’interprète d’une pratique d’auteure. En 2012 elle signe –A– ou il a sûrement peur de l’eau le poisson en collaboration avec le musicien Romain Mercier ; puis en 2013, un spectacle in situ intitulé Le Rivage en collaboration avec Oriane Déchery et Jérôme Andrieu. En 2016, elle intègre l’Association Lola Gatt Productions chorégraphiques implantée à Brest en tant que chorégraphe associée avec Gaël Sesboüé et Marie-Laure Caradec. La même année, elle chorégraphie et met en scène Madame, une pièce pour trois interprètes.