Issu du giron de la Batsheva Dance Company israélienne ou de la compagnie anglaise Wayne McGregor, Léo Lérus s’affranchit de ses glorieux aînés pour développer une écriture personnelle et sensible, entre traditions guadeloupéennes et technologie. Inspirée des Léwoz festifs et populaires de sa Guadeloupe natale, datant de l’esclavage, il revisite ces joutes musicales et dansées où les percussionnistes sont défiés pour suivre les pas d’un danseur sorti de la foule placée en cercle. Sa recherche, menée en collaboration avec l’artiste numérique Gilbert Nouno pour la musique et les interactions homme/machine, génère un nouveau regard sur l’influence de la danse dans l’environnement du son et de la lumière. Rythme et amplitude des mouvements, contacts et déséquilibres des corps… tout participe au groove, sans effet démonstratif, avec ce qu’il faut de modernité pour faire perdurer le corps musical de la Caraïbe. Entropie, une pièce humaniste et viscérale, imprégnée de l’esprit rassembleur créole.
LÉO LÉRUS
Originaire de Guadeloupe, Léo Lérus débute sa formation au Centre de danse et d’études chorégraphiques de Léna Blou à Pointe-à-Pitre, qui lui transmet les principes de la danse traditionnelle gwoka, définie comme une danse d’improvisation. Il intègre à 13 ans le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris afin d’y poursuivre sa formation. Interprète pour la Random Dance Company (Wayne McGregor), la Batsheva Dance Company (Ohad Naharin) et la L.E.V. Dance Company (Sharon Eyal / Gai Bachar), il signe ses premières créations en 2010 et devient lauréat du Prix Nigel Charnock de la meilleure création pour la pièce Fractal en 2013. Son travail est directement inspiré de son île natale, du gwoka (musiques, chants et danses représentatifs de l’identité guadeloupéenne, inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO), et d’actes de célébration comme le Léwoz, datant de l’époque de l’esclavage.