EN PARTENARIAT AVEC LE MAC ORLAN
En coréalisation avec Danses à tous les étages et Les Petites Scènes ouvertes.
Avec comme point de départ une recherche sur le rituel, la transe et la transformation, Blanc réunit le langage physique chorégraphique et une forte composante plastique, à travers un travail sur les couleurs et la fabrication de costumes. L’accompagnement musical fait de l’ensemble une œuvre entre la performance, le concert et la pièce de danse.
En considérant les différentes couches physiques et subjectives qui composent le corps, l’interprète est placée en tant que vecteur de son environnement. Comme un filtre, son corps est traversé par des flux d’histoires, de cultures, d’états et d’émotions ; le singulier contenant le multiple ainsi comme la lumière blanche contient toutes les autres couleurs. Le corps est d’un côté matériel et périssable, et d’un autre coté utopique, multiple et infini. La transe ou la transformation se passent physiquement et visuellement : de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur. Une danse de vibrations et respirations extrêmes et la superposition de costumes et de masques, comme des multiples peaux ou vêtements de « cérémonie », donnent au corps des sens et des caractères divers. Les travestissements font du corps ce que Foucault nomme dans Le corps utopique en 1966 « un fragment d’espace imaginaire qui va communiquer avec l’univers des divinités ou avec l’univers d’autrui ».
Comme des sculptures vivantes ou encore, les Parangolés de l’artiste Tropicaliste brésilien Hélio Oiticica, différentes figures sont révélées, cherchant à délier et déployer dans l’espace les différentes couches de l’individu comme un paysage toujours en transformation. La pièce crée des dialogues entre la culture occidentale contemporaine et les cultures traditionnelles ou « l’univers du sauvage », ainsi qu’entre l’espace du rituel et celui du théâtre. Il s’agit d’un lieu de vertige qui joue avec l’empathie, le simulacre et la représentation dans un va-et-vient entre le réel et la fiction (voir l’hallucination) et entre le rationnel et l’irrationnel. La musique noise expérimentale jouée en live par Simon Dijoud du groupe Debora Kant, accompagne, ponctue et offre des dissonances et des paysages polysémiques. D’autres sources sonores font également partie de la bande son comme la superposition de musiques de lieux et époques diverses créant une sorte d’archéologie sonore.
VANIA VANEAU (Brésil)
Vania Vaneau commence à danser avec ses parents, l’un chorégraphe, l’autre metteur en scène. Elle suit une formation de danse classique et moderne au Brésil, puis au Conservatoire à rayonnement régional de Lyon et de Paris. Elle intègre par la suite l’école P.A.R.T.S dirigée par Anne Teresa de Keersmaeker à Bruxelles.
Elle approfondie son intérêt pour le corps et la scène en étudiant auprès d’Ariane Mnouchkine, Meg Stuart, Julyen Hamilton, Lisa Nelson, Deborah Hay, Chrysa parkinson, Benoît Lachambre et Vera Mantero.
En tant qu’interprète, elle participe aux créations et reprises de Wim Vandekeybus, Maguy Marin, David Zambrano, Marcos Simoes et Sara Manente, Jordi Galí et Yoann Bourgeois.
Depuis 2000, elle crée des vidéos-danse, Tube, Impro Quai, Silver et réalise des performances en solo, Silver, Arqueografia ou duo avec Jodi Galí ou Anna Massoni en France et au Brésil. Blanc est son premier long solo créé en 2014 avec le soutien du CCN de Rillieux-la-Pape et produit par la compagnie Arrangement Provisoire.