EN PARTENARIAT AVEC LA MAISON DU THÉÂTRE
CRÉATION
À PARTIR DE 12 ANS
« Il y a 20 ans, jeune danseuse, j’ai été victime d’un très grave accident qui aurait pu me coûter les jambes.
Phénomène aussi absurde qu’invraisemblable : un cheval s’est couché sur moi, m’écrasant le bassin. Immobilisée durant des mois, dépossédée de mon corps, de mon intimité, cette expérience a fortement conditionné ma danse et mon rapport au monde.
Ce texte est donc un voyage intime, une invitation à pousser la porte de l’hôpital, à plonger dans l’univers d’une personne dont l’univers s’est restreint à un lit. Ce monologue montre à quel point les codes sociaux (communication, séduction, jeux de pouvoir) se réinventent malgré les contraintes et les règles du monde hospitalier.
Au Galop ! est une ode à la pulsion de vie et s’organise en une vingtaine de séquences autonomes qui alterne monologues intérieurs, dialogues, apostrophes, narrations dans un souhait de multiplier les points de vue. Cette forme fragmentée déploie une chronologie non linéaire allant de l’accident à la mobilité. Photographie sensible d’une vie qui s’organise en marge du monde.
C’est sans doute parce que je viens du mouvement que j’ai éprouvé la nécessité de me diriger vers une écriture plurielle de Au Galop !. C’est pourquoi il était impératif de m’entourer d’un plasticien et d’un créateur sonore. Laurent Pernot a réalisé une série Still Life où des objets usuels, des animaux taxidermisés sont pris dans la glace ; j’y ai vu une résonance avec ma propre expérience, celle d’une femme gelée en attente d’un réchauffement. »
Stéphanie Chêne
« Elle est harnachée, corsetée au milieu des poulies, des sangles et des poids. Tel est le dispositif scénique : une actrice emmêlée dans les guindes, totalement bloquée, perdue dans le vide.
L’actrice glisse au milieu de ses liens, se couche, se pend. Elle nous fait traverser ces longs mois figés via de multiples silhouettes en lévitation afin que le spectateur, tel un voyeur privilégié, tourne autour de son lit, s’approche d’elle, la regarde du dessus, de dessous, du lit voisin, l’écoute pendant ces longues journées blanches et ces nuits infinies. »
Pierre Guillois
BORD DE SCÈNE
Rencontre avec l’équipe à l’issue de la représentation du vendredi 3 mars
STÉPHANIE CHÊNE (France)
Stéphanie Chêne commence sa formation au Conservatoire de Limoges et au Théâtre de la Passerelle en art dramatique et en danse contemporaine auprès de Dominique Petit. Elle intègre ensuite l’école du Théâtre National de Chaillot sous la direction de Jérôme Savary. Elle joue Sophocle, Sénèque, Feydeau, Queneau pour Michel Bruzat, Adel Hakim, Nicolas Delletoille, Catherine Boskowitz, Benoît N’guyen. Simultanément elle obtient une licence en danse contemporaine option création à l’Université Paris V sur un projet de Josef Nadj. Elle danse pour la Compagnie CFB 451, Christian et François Ben Aïm. En 1997, elle crée avec Anna Mortley la compagnie de danse Praxis. Après une période collégiale où elle crée une dizaine de pièces et performances dont Rendez-vous, Vous y dansiez, Si seulement..., elle décide de ne plus danser, et de se consacrer uniquement à l’écriture chorégraphique, afin d’approfondir les liens entre théâtralité et mouvement. Autour de cette thématique, elle enseigne au CNSMD de Paris et à Montréal à Laddmi. Lauréate des Pépinières Européennes pour Jeunes Artistes en 2006 et de la Villa Médicis Hors les murs en 2010 à Montréal, elle crée une trilogie sur la femme contemporaine occidentale : La fée clochette s’est fait un shoot, Peter Peter Pet...er !!!! et Niaiseuses. Son goût pour la transversalité des pratiques l’amène à collaborer avec des metteurs en scène à de nombreux projets théâtraux : Men at work, Héroïnes de la Cie Octavio, Catherine Boskowitz. Elle accompagne le groupe ACM sur l’écriture physique de La dernière idole et La cocotte. Attachée à la pédagogie, elle mène de nombreux projets qui s’inscrivent dans sa recherche chorégraphique auprès de publics amateurs divers.
Depuis 7 ans, elle est à plusieurs reprises assistante à la mise en scène et chorégraphe pour Pierre Guillois : Les Affreuses, Sacrifices, Grand fracas issu de rien, Le Chant des soupirs, La Botte secrète (avec la Compagnie des Brigands). Elle signe les chorégraphies de Lendemain de Fêtes et de Petit Eyolf de Julie Bérès.
PIERRE GUILLOIS (France)
Pierre Guillois est responsable artistique de la compagnie Le Fils du Grand Réseau. Il est artiste associé au Quartz, Scène nationale de Brest de septembre 2011 à juin 2014. Il y crée Bigre co-écrit et interprété par Olivier Martin-Salvan, Agathe L’Huillier et lui-même, Le Chant des soupirs avec la chanteuse Annie Ebrel, Nique la Misère, co-écrit avec Nouara Naghouche, Crise à l’étage (dans le cadre du festival Les Humanités) et Terrible Bivouac. Il reprend également Le Gros, la vache et le mainate ainsi que Grand fracas issu de rien, créés au Théâtre du Peuple de Bussang dont il est le directeur de 2005 à 2011. Il crée ses propres textes, dont Les Affreuses, ou Un Cœur mangé co-écrit avec Guy Bénisty, mais aussi Le ravissement d’Adèle de Rémi De Vos ou Le Brame des biches de Marion Aubert. C’est dans les Vosges que démarre l’aventure de Sacrifices avec Nouara Naghouche, un solo qui connaîtra plus de 220 représentations, en France et à l’étranger, avec deux exploitations au Théâtre du Rond-Point - théâtre qui accueille régulièrement les spectacles de Pierre Guillois depuis Les Caissières sont moches, en 2003, pièce caustique, créée à Colmar où il est alors artiste associé au Centre dramatique régional d’Alsace. C’est là qu’il connaît ses premières expériences fortes avec des amateurs et met en scène Il nous tuera pas jusqu’à la mort et Vengeance franchement vengeance… Il y fait aussi ses premiers pas dans le lyrique avec Les Jeunes Voix du Rhin - Aventure musicale qu’il poursuit au Théâtre musical de Besançon avec Abu Hassan de Weber et avec la Cie Les Brigands et La Botte secrète de Claude Terrasse et dernièrement avec la compagnie de rue Les Grooms, avec Rigoletto de Verdi. Auparavant, avec sa compagnie Le Fils du Grand Réseau, il avait alterné spectacles de répertoires et créations de textes - avec quelques incartades dans le théâtre de rue. Il a parallèlement été l’assistant d’Anne Théron, Jean-Michel Ribes et Matthew Jocelyn.