En anglais surtitré en français
Qui n’a jamais eu peur du code de sa carte. Quand le code arrête de fonctionner, que la communication cesse et que la bonne volonté ni peux plus rien, l’être du code se révèle en face d’une caissière qui attend son règlement, d’une file d’attente qui s’allonge et d’un vigile qui se rapproche.
On raconte que les premiers codes étaient des tessons de poteries cassés en deux dont la réunion permettait la reconnaissance. Ces objets se nommaient « symboles » et servaient aux ambassadeurs et aux créanciers. Une fois une dette contractée, chacun repartait avec un morceau, quand la dette était remboursée, ils les réunissaient. Certains racontent aussi que ces morceaux de poteries sont progressivement devenus une monnaie, une forme archaïque de monnaie. Les cités endettées payaient avec des reconnaissances de dette, les symboles acquirent une valeur et se répandirent.
L’argent serait une dette jamais éteinte, un symbole brisé et solitaire, qui nous rappelle que nous sommes débiteur, un désaccord partiel auquel un autre symbole nous donne accès. Un symbole complet, parfait et apaisé, une carte et son code qui polissent le commerce délirant des symboles monétaires jusqu’à ce qu’un oubli, les fassent proliférer.
LENIO KAKLEA
Après avoir été diplômée de l’École Nationale de Danse Contemporaine d’Athènes, Lenio Kaklea suit une formation au CNDC d’Angers et le master SPEAP, formation d’expérimentation en arts et politique, dirigé par Bruno Latour (Sciences Po, Paris).
En tant qu’interprète, elle collabore avec Claudia Triozzi, Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, François Chaignaud & Cecilia Bengolea, Gerard & Kelly entre autres.
En 2009, elle crée Matter of Act, un projet mettant en place une documentation live des spectacles du festival d’Athènes. Une équipe de spectateurs assiste aux spectacles proposés et créent une pièce à partir de ce qu’ils ont vu. En 2010, elle organise Fluctuat nec mergitur, un embouteillage scénique avec 250 participants dans le cadre de la compétition Danse Elargie.
En 2012, elle crée le solo Arranged by Date, une autofiction dansée sur notre expérience contemporaine de codes qui passe par Paris (Ménagerie de Verre), Athènes (Festival d’Athènes et le studio 3 137), Vienne (8Tensions-Impulstanz), Marseille (Festival Parallèle), Vincennes (June events), St.Brieuc (festival 360 degrés).
En 2013, elle crée Deux • L, un solo chorégraphié en collaboration avec Lucinda Childs sur la musique de Ryoji Ikeda.
En 2015, elle crée Margin Release f/f, un duo qui traite l’idée de l’altérité de la langue et des corps des interprètes sur scène.
Invitée par Matthieu Banvillet, elle est curatrice de la programmation Iris, Alexandra, Mariela, Katerina et moi, un focus sur Athènes pour l’édition 2016 du Festival DañsFabrik.
LOU FORSTER
Né en 1988, Lou Forster vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’EHESS et développe une activité critique depuis 2010 pour des revues telles que A Prior et Art21 qu’il a codirigé de 2012 à 2013. Il travaille également avec Jeanne Revel et Joris Lacoste au développement de la méthode W, une approche critique, pratique et théorique de l’action en représentation.
Depuis 2010, il a créé avec Lenio Kaklea le O, une plateforme qui produit des pièces chorégraphiques Arranged by Date (2012), Margin Release f/f (2015), des programmations et des éditions Iris, Alexandra, Mariela, Katerina et moi (Le Quartz, DañsFabrik, printemps 2016) et des expositions, Rétrospective Lucinda Childs (Centre National de la Danse, Galerie Thaddaeus Ropac, automne 2016).